Tous les ingrédients d’un nouveau succès de l’équipe nationale aux dépens du Mali seront là ce soir : l’avantage au score, la présence du public, le moral au beau fixe… Il ne reste plus que le sérieux, la détermination et l’application.
A Bamako, les Maliens ont joué de malchance, puisqu’ils ont été involontairement trahis par leur défenseur, Moussa Sissako, qui a planté un but dans ses propres filets. Ce qui a doublé la pression sur eux, déjà bien installée, avec la présence massive de leurs fans. Tous ces facteurs négatifs, ayant fait le malheur des Maliens, ont largement rendu facile la mission de notre équipe nationale pour le compte de la première manche des barrages éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.Seulement aujourd’hui, à Radès, l’ambiance ne risque pas d’être analogue à celle de Bamako. Et l’espoir sera de mise dans les deux camps : tunisien et malien.Pour les Tunisiens, une autre victoire ou même une parité sur n’importe quel score seront synonymes de la qualification rêvée.Pour les Maliens, l’ambiance funeste de Bamako est derrière eux. Ils sont gonflés à bloc et déterminés à renverser la vapeur et à frapper un rendez-vous mémorable avec l’histoire. Il faut bien rappeler que les «Aigles du Mali» avaient joué un bien mauvais tour à leurs homologues de Carthage en 1994, lors de la CAN organisée chez nous. Leur victoire éliminatoire (2-0) est restée en travers de nos gorges à ce jour.
Faire le jeu
Venons-en maintenant au comment de la chose. A Bamako, l’initiative était malienne et notre équipe nationale arrivait juste à saper la structuration des opérations offensives de l’adversaire. Nous avons rarement vu les nôtres se ruer en attaque avec l’idée de créer des occasions de but.Ils étaient plutôt préoccupés par la défense et la couverture. On ne peut pas leur reprocher ce choix stratégique, car l’objectif principal était d’éviter la défaite et de faire différer le verdict de la qualification au match retour.
Leur contrat a été ainsi honoré de la plus belle des manières, grâce à la remarquable inspiration des deux compartiments de la défense et du milieu.Mais ce soir, on sera appelé à faire le jeu et à créer de nombreuses occasions. Du coup, cela constituera le premier vrai test pour Jalel Kadri, en tant que timonier et maître exclusif de ses choix.La qualité d’un entraîneur et celle des joueurs s’évaluent sur la nette domination, les nombreuses occasions de but et surtout après une victoire convaincante alliant la manière et le résultat. Il va falloir montrer au monde entier que la qualification de notre sélection n’aura été ni un cadeau du ciel ni un hold-up.Le coach national doit reconduire, à un ou deux éléments près, la même formation qu’à l’aller. Sauf peut-être pour le poste de gardien de but. Aucune faille ne doit être exploitée par l’adversaire. Franchement, n’importe quel autre gardien sélectionné par Kadri pourrait faire l’affaire et rassurer ses coéquipiers.C’est qu’un bon entraîneur doit avoir le courage d’oser le changement au moment opportun.La leçon donnée par le grand Abdelmajid Chettali en 1978, avec Naïli et Attouga, doit être l’exemple à suivre. Pour le moment, nous sommes à quelques moments du bonheur !
crédit photo : © Mokhtar HMIMA